Dans le désert du Sahara
J'adore. A vélo, j'aime ça plus que tout... Le trajet qui m'a conduit du Nil et le désert d'Egypte vers celui du Soudan.
Fuir par mille fragments (Tour d'Afrique, 2009-2010)
29 août 2009
Choisir sa route : le désert d'Egypte
Dans un dédale kilométrique, des klaxons circulent, éparpillés. A cette heure matinale, je profite encore d’une légère respiration entre les sons. Au fur et à mesure que j’essaie de quitter la ville, le rythme des klaxons s’accélère et me rattrape. Tous les bruits se fracassent contre moi, le vélo, les sacs et crispent la paupière inférieure du visage.
2 sept. 2019
(...pauses...)
Dans l’oasis de Farafra, le temps d’un moment en décalage, les couleurs passent au vert et la surface plane du désert prend le relief d’un bâti animé.
Je m’assieds une heure dans la rue commerçante qui traverse l’oasis.
4 sept. 2019
La joie de devenir grain
Ce qui m’apaise dans le désert, c’est de sentir que la Terre entière se dérobe aux structures et velléités d’organisation. La végétation retourne à la terre, les animaux vivent en solitaire et les minéraux s’envolent.
Peut-être qu’alors, sur une terre qui fuit à tout vent, est-il plus facile de se sentir comme un corps sans organisation, ni identité, ni organes. On se sent exister comme une force qui glisse sur la surface de la terre, une puissance libre et joyeuse qui n’a aucun ennemi.
14 sept. 2009
S'étendre le long du Nil
Sur le chemin de terre qui passe dans les villages enfilés le long du Nil, des ribambelles de gosses s’accrochent à la traîne du vélo. Elle s’effiloche en même temps que s’évanouit, loin derrière, la clameur de leurs appels. La population en bordure du fleuve est trop dense pour un bivouac tranquille.
18 sept. 2009
Au Soudan : fragilité-puissance du corps
La nouvelle route goudronnée trace dans le désert à quelques centaines de mètres du Nil. Le lent chemin villageois longe le fleuve, entre la palmeraie et les villages. Le vélo hésite.