En me dirigeant vers le Nord, j’ai quitté la forêt tropicale creusée de ses vallons pour le plat de la savane sèche. Ici, les gens disent que la saison des pluies va arriver.
Désormais, je roule avec deux vitesses. Le changement de vitesse des grands plateaux a lâché et le dérailleur arrière ne prend plus que les vitesses extrêmes. J’ai donc une vitesse un peu légère et une autre un peu difficile. Le relief est peu accusé et je suis déjà habitué à ces nouvelles contraintes.
Vers la sobriété
Dessin de Frédéric Hainaut. 8 février n°2
Le tarmac noir lumière traverse la savane sèche chauffée par un ciel blanc bleu.
Des arbres, il ne reste que des épineux dont les véhéments acacias aux troncs rouges.
J’ai croisé les premiers baobabs qui plongent la tête la première dans la terre sèche.
L’âme de la Terre souffle à nouveau dans les boubous et mes oreilles.
Les grands troupeaux de vaches maigres broutent les herbes jaunes en attendant la saison des pluies.
Ce dépouillement de la Terre est un soulagement pour le corps. Je suis léger.
Lenteur de N’Djamena
Je suis arrivé à N’Djamena. J’aime bien cette ville. Elle est calme et paisible. Les habitants sont ralentis par l’air en feu. Il existe un délai entre les questions et les réponses, comme si les sons pour aller de l’un à l’autre faisaient une pause en cours de route pour se reposer un peu de la chaleur.