Présent là
J’aime les nattes immobiles sous les abris de paille et de raphia. Couchés, les corps s’y détendent et s’endorment.
Je ne connais pas d’autre endroit au monde où il soit permis de lâcher la conversation en glissant sans procès dans le sommeil. Sauf, bien sûr, le lit d’amour.
Les étoiles
Je ne passe plus mes nuits que sur les nattes qui me sont déroulées en regard des étoiles.
Il y a des pays où l’on accueille en offrant une chambre et protection. Ici, déposé sous le ciel, l’étranger s’endort au calme des voix qui rassurent et donnent confiance en soi.
La lumière
Entre les nattes, la Terre est blanche.
A Mao, j’ai vu les briquetiers fouler de leurs pieds le calcaire blanc et, de leurs mains, faire glisser la pâte dans les moules de bois.
Le soleil a effacé les couleurs. De la Terre sourd la joie intense de la lumière pure. L’oeil est devenu un sable blanc et quelques traits dessinés au crayon très léger, quelques acacias tortueux.
Un devenir clair.